MEDITATION
MEDITER ?
Etre conscient de votre corps en méditation est vital. Ce n'est pas quelque chose de séparé de la méditation, au contraire cela en fait partie intégrante. Attention au corps, attention au souffle sont des fondamentaux de la méditation. Certes, il existe différentes manières de méditer, nombreuses approches ont ceci en préalables incontournables. Amener l'attention sur le corps et le souffle en termes de sensations physiques -picotements, fourmillements, chaleur etc... L'idée étant non pas de faire le vide mais d'accepter tout ce qui vient sans se laisser embarquer émotionnellement par ces ressentis. La première prise de conscience de la méditation est celle des milliers de pensées qui nous traversent à chaque instant. Tout le monde est en ce sens logé à la même enseigne, c'est juste la manière d'appréhender ces pensées qui change, les laisser nous traverser sans partir avec. Si la méditation est quelque chose de très difficile en apparence, qui exige une réelle persévérance, les effets d'apaisement peuvent être immédiatement perceptibles. Et avec la pratique, on prendra compte d'une distance réelle vis à vis des événements de l'existence. Méditer, c'est un peu comme faire des gammes sur cette distanciation. Distanciation qui va progressivement pénétrer les cellules du corps, le cerveau, et s'imprégner dans notre vie. Mais paradoxalement, il ne s'agit surtout pas de méditer en cherchant un résultat, car on court alors à la frustration garantie puisque ce résultat ne peut être de tous les instants. Le progrès n'est donc pas de savoir si l'on arrive à être délicieusement apaisé à un instant t mais bien de ne pas se laisser emmener dans tout ce qui nous traverse, que ce soit du positif ou du négatif. Ce qui ne veut pas dire en fin de compte que l'on devient un être sans émotion ni vagues, sinon que l'on aura un autre lien à ces émotions et à ces vagues.
MATHIEU RICARD :
« La méditation, cela ne veut rien dire en soi : on médite sur quelque chose. Ce n'est pas faire le vide dans son esprit, ce n'est pas se relaxer, c'est cultiver, développer certaines aptitudes, certaines facultés.
Les travaux sur la pleine conscience - être pleinement conscient de ses sensations - ont démontré son efficacité sur la réduction du stress et de la rumination mentale. On commence à parler des neurosciences contemplatives comme d'une nouvelle branche de recherche à part entière, surtout aux Etats-Unis, mais aussi à Zurich (Suisse) et à Maastricht (Pays-Bas). Avec l'IRM, l'électroencéphalo-gramme, la présence de cortisone dans la salive qui mesure le stress, on note les différences entre un état au repos et un état méditatif, entre des sujets entraînés ou non. Ces travaux donnent des résultats significatifs sur le renforcement du système immunitaire, la diminution de l'anxiété, de la colère, de la tendance à la dépression, pour ne citer que cela, et puis sur de nombreux aspects cliniques, comme l'accélération de la guérison du psoriasis ou encore la baisse de la tension artérielle.
(…) On fait plein de choses pour la beauté physique. Et notre esprit, cette espèce de garnement, ce singe qui n'en fait qu'à sa tête, qui n'arrête pas de bouger, on le laisse en friche, dans l'état le plus sauvage. La méditation, c'est transformer la manière dont fonctionne notre esprit, non pas pour le museler. Les gens confondent la maîtrise de soi et le contrôle de l'esprit. J'aime bien prendre l'image du marin dont la liberté serait de ne pas toucher le gouvernail, de laisser son bateau aller au gré des vents et des courants. Cela ne s'appelle pas naviguer, mais dériver.
(…) Ce n'est pas quelque chose de mineur. C'est la qualité de chaque instant de l'existence qui dépend de la façon dont fonctionne notre esprit, de la façon dont on est, ou non, le jouet d'émotions destructrices, de la distraction permanente, des hauts et des bas absolument incontrôlables et excessifs, comme de passer de l'euphorie à la dépression. Cela vaut la peine qu'on mette un peu d'ordre là-dedans. Il ne s'agit pas de faire des choses extraordinaires, il ne s'agit pas de léviter, ni d'acquérir la transmission de pensée, mais de vivre de façon optimale. La méditation, ce n'est pas faire du body-building mental mais atteindre un état optimal de bonne santé. L'optimal, c'est la paix intérieure, la force d'âme, c'est une forme de confiance, d'altruisme, de compassion. C'est une manière d'être, et les manières s'apprennent. On apprend tout dans la vie, pourquoi n'apprendrait-on pas à mieux faire fonctionner son esprit ? »
POSTURE
Votre posture doit vous permettre de vous détendre et d'être confortable, tout en restant alerte et attentif. La meilleure façon de combiner de manière efficace détente et attention est une position assise. Vous n'êtes pas obligé de vous asseoir en tailleur, ni même à terre. Etre assis le dos droit aide à avoir une poitrine ouverte pour pouvoir respirer librement, et cela aide à développer et à maintenir un état d'attention alerte mais détendu. Ecoutez votre corps. L'inconfort est une distraction pendant la méditation et c'est aussi la façon qu'a votre corps de vous dire que quelque chose ne va pas (bien qu'il vous faille apprendre à distinguer, et peut-être le pouvez-vous déjà, entre l'inconfort dû à un étirement et celui qui est une douleur nuisible). Votre colonne vertébrale devrait être droite, suivant une légère courbe naturelle dans la région lombaire. Vous ne devriez ni être courbé en avant, ni avoir le bas du dos trop creusé. Votre colonne vertébrale devrait être détendue. Vos épaules devraient être détendues, légèrement en arrière et baissées, aidant la poitrine à rester ouverte, et la respiration à être naturelle, à ne pas être gênée. Vous mains devraient être soutenues, soit posées sur un coussin, soit sur vos genoux, pour que vos bras soient détendus. Votre tête devrait être équilibrée sans effort sur la colonne vertébrale, le menton légèrement rentré. Vous pouvez imaginer le crâne tiré vers le haut, comme si le fil d'un ballon y était attaché. La nuque devrait être détendue. Votre visage devrait être détendu, le front lisse, les yeux détendus, la mâchoire détendue, la langue détendue et touchant légèrement l'arrière des dents.
Il n'y a pas besoin d'être assis en tailleur pour méditer. Si vous vous forcez à prendre une position en tailleur inconfortable, vous ne serez certainement pas assez à l'aise pour méditer de manière efficace.Cependant, si vous avez cette souplesse, la position en tailleur est très stable et équilibrée. Il est très important d'avoir les deux genoux à terre, pour donner un support suffisant. Les trois points de contact (le fessier et les deux genoux) vous donnent beaucoup de stabilité. Si vous n'arrivez pas tout à fait à toucher le sol des deux genoux, vous pouvez mettre un petit coussin ou une écharpe pliée sous un genou pour vous donner de la stabilité. Si un des genoux, ou les deux sont à plus de deux ou trois centimètres du sol, essayez une autre méthode : mettez-vous sur une chaise, à califourchon sur des coussins, ou sur un tabouret de méditation. Vous pouvez toujours faire du yoga pour détendre vos hanches, et réessayer la posture en tailleur plus tard. Là aussi, si vos mains ne sont pas à l'aise sur vos genoux, soutenez-les sur un coussin ou une couverture. Vous pouvez alterner le pied qui est devant de temps en temps. C'est une bonne chose à faire car toute position en tailleur est légèrement asymétrique. Si vous alternez la position de vous pieds, vous réduirez les déséquilibres plutôt que de les incorporer dans votre posture.
Etre conscient de votre corps en méditation est vital. Ce n'est pas quelque chose de séparé de la méditation, au contraire cela en fait partie intégrante. Attention au corps, attention au souffle sont des fondamentaux de la méditation. Certes, il existe différentes manières de méditer, nombreuses approches ont ceci en préalables incontournables. Amener l'attention sur le corps et le souffle en termes de sensations physiques -picotements, fourmillements, chaleur etc... L'idée étant non pas de faire le vide mais d'accepter tout ce qui vient sans se laisser embarquer émotionnellement par ces ressentis. La première prise de conscience de la méditation est celle des milliers de pensées qui nous traversent à chaque instant. Tout le monde est en ce sens logé à la même enseigne, c'est juste la manière d'appréhender ces pensées qui change, les laisser nous traverser sans partir avec. Si la méditation est quelque chose de très difficile en apparence, qui exige une réelle persévérance, les effets d'apaisement peuvent être immédiatement perceptibles. Et avec la pratique, on prendra compte d'une distance réelle vis à vis des événements de l'existence. Méditer, c'est un peu comme faire des gammes sur cette distanciation. Distanciation qui va progressivement pénétrer les cellules du corps, le cerveau, et s'imprégner dans notre vie. Mais paradoxalement, il ne s'agit surtout pas de méditer en cherchant un résultat, car on court alors à la frustration garantie puisque ce résultat ne peut être de tous les instants. Le progrès n'est donc pas de savoir si l'on arrive à être délicieusement apaisé à un instant t mais bien de ne pas se laisser emmener dans tout ce qui nous traverse, que ce soit du positif ou du négatif. Ce qui ne veut pas dire en fin de compte que l'on devient un être sans émotion ni vagues, sinon que l'on aura un autre lien à ces émotions et à ces vagues.
MATHIEU RICARD :
« La méditation, cela ne veut rien dire en soi : on médite sur quelque chose. Ce n'est pas faire le vide dans son esprit, ce n'est pas se relaxer, c'est cultiver, développer certaines aptitudes, certaines facultés.
Les travaux sur la pleine conscience - être pleinement conscient de ses sensations - ont démontré son efficacité sur la réduction du stress et de la rumination mentale. On commence à parler des neurosciences contemplatives comme d'une nouvelle branche de recherche à part entière, surtout aux Etats-Unis, mais aussi à Zurich (Suisse) et à Maastricht (Pays-Bas). Avec l'IRM, l'électroencéphalo-gramme, la présence de cortisone dans la salive qui mesure le stress, on note les différences entre un état au repos et un état méditatif, entre des sujets entraînés ou non. Ces travaux donnent des résultats significatifs sur le renforcement du système immunitaire, la diminution de l'anxiété, de la colère, de la tendance à la dépression, pour ne citer que cela, et puis sur de nombreux aspects cliniques, comme l'accélération de la guérison du psoriasis ou encore la baisse de la tension artérielle.
(…) On fait plein de choses pour la beauté physique. Et notre esprit, cette espèce de garnement, ce singe qui n'en fait qu'à sa tête, qui n'arrête pas de bouger, on le laisse en friche, dans l'état le plus sauvage. La méditation, c'est transformer la manière dont fonctionne notre esprit, non pas pour le museler. Les gens confondent la maîtrise de soi et le contrôle de l'esprit. J'aime bien prendre l'image du marin dont la liberté serait de ne pas toucher le gouvernail, de laisser son bateau aller au gré des vents et des courants. Cela ne s'appelle pas naviguer, mais dériver.
(…) Ce n'est pas quelque chose de mineur. C'est la qualité de chaque instant de l'existence qui dépend de la façon dont fonctionne notre esprit, de la façon dont on est, ou non, le jouet d'émotions destructrices, de la distraction permanente, des hauts et des bas absolument incontrôlables et excessifs, comme de passer de l'euphorie à la dépression. Cela vaut la peine qu'on mette un peu d'ordre là-dedans. Il ne s'agit pas de faire des choses extraordinaires, il ne s'agit pas de léviter, ni d'acquérir la transmission de pensée, mais de vivre de façon optimale. La méditation, ce n'est pas faire du body-building mental mais atteindre un état optimal de bonne santé. L'optimal, c'est la paix intérieure, la force d'âme, c'est une forme de confiance, d'altruisme, de compassion. C'est une manière d'être, et les manières s'apprennent. On apprend tout dans la vie, pourquoi n'apprendrait-on pas à mieux faire fonctionner son esprit ? »
POSTURE
Votre posture doit vous permettre de vous détendre et d'être confortable, tout en restant alerte et attentif. La meilleure façon de combiner de manière efficace détente et attention est une position assise. Vous n'êtes pas obligé de vous asseoir en tailleur, ni même à terre. Etre assis le dos droit aide à avoir une poitrine ouverte pour pouvoir respirer librement, et cela aide à développer et à maintenir un état d'attention alerte mais détendu. Ecoutez votre corps. L'inconfort est une distraction pendant la méditation et c'est aussi la façon qu'a votre corps de vous dire que quelque chose ne va pas (bien qu'il vous faille apprendre à distinguer, et peut-être le pouvez-vous déjà, entre l'inconfort dû à un étirement et celui qui est une douleur nuisible). Votre colonne vertébrale devrait être droite, suivant une légère courbe naturelle dans la région lombaire. Vous ne devriez ni être courbé en avant, ni avoir le bas du dos trop creusé. Votre colonne vertébrale devrait être détendue. Vos épaules devraient être détendues, légèrement en arrière et baissées, aidant la poitrine à rester ouverte, et la respiration à être naturelle, à ne pas être gênée. Vous mains devraient être soutenues, soit posées sur un coussin, soit sur vos genoux, pour que vos bras soient détendus. Votre tête devrait être équilibrée sans effort sur la colonne vertébrale, le menton légèrement rentré. Vous pouvez imaginer le crâne tiré vers le haut, comme si le fil d'un ballon y était attaché. La nuque devrait être détendue. Votre visage devrait être détendu, le front lisse, les yeux détendus, la mâchoire détendue, la langue détendue et touchant légèrement l'arrière des dents.
Il n'y a pas besoin d'être assis en tailleur pour méditer. Si vous vous forcez à prendre une position en tailleur inconfortable, vous ne serez certainement pas assez à l'aise pour méditer de manière efficace.Cependant, si vous avez cette souplesse, la position en tailleur est très stable et équilibrée. Il est très important d'avoir les deux genoux à terre, pour donner un support suffisant. Les trois points de contact (le fessier et les deux genoux) vous donnent beaucoup de stabilité. Si vous n'arrivez pas tout à fait à toucher le sol des deux genoux, vous pouvez mettre un petit coussin ou une écharpe pliée sous un genou pour vous donner de la stabilité. Si un des genoux, ou les deux sont à plus de deux ou trois centimètres du sol, essayez une autre méthode : mettez-vous sur une chaise, à califourchon sur des coussins, ou sur un tabouret de méditation. Vous pouvez toujours faire du yoga pour détendre vos hanches, et réessayer la posture en tailleur plus tard. Là aussi, si vos mains ne sont pas à l'aise sur vos genoux, soutenez-les sur un coussin ou une couverture. Vous pouvez alterner le pied qui est devant de temps en temps. C'est une bonne chose à faire car toute position en tailleur est légèrement asymétrique. Si vous alternez la position de vous pieds, vous réduirez les déséquilibres plutôt que de les incorporer dans votre posture.